Détresse psychologique, burn-out… la santé mentale reste "l’angle mort" des entreprises.
Un salarié sur deux est aujourd’hui en situation de détresse psychologique. Un sur quatre en risque de burn-out.
Ces chiffres, issus du dernier baromètre d’Empreinte Humaine, indiquent une dégradation de la santé mentale des salariés, en grande partie liée à leurs conditions de travail. En plein débat sur la réforme des retraites, le rapport au travail des Français a changé... et les entreprises tardent à répondre à leurs attentes.
Organisation du travail, un "terreau du burn-out"
La France serait même le pays détenant un des taux de burn-out les plus élevés d’Europe, selon une infographie publiée par Alternatives Économiques. "Il faudra observer l’absentéisme, les arrêts maladie, le turnover dans les prochains mois. Les coûts économiques, sociaux et humains sont importants", prévient Christophe Nguyen. Preuve en est, l’explosion des arrêts de travail long.
Or, "c’est bien l’organisation du travail qui fait le terreau du burn-out : la valorisation du présentéisme, la surveillance accrue des travailleurs par les technologies du numérique, la perte d’autonomie face à des procédures de plus en plus strictes… Tout concourt à mettre le salarié sous pression, à faire éclater les collectifs, à alimenter les tensions interpersonnelles", précise la psychologue Marie Pezé sur le site de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS).
Les entreprises ont-elles conscience de ce phénomène qui se répand chez leurs salariés ? Pas vraiment selon Christophe Nguyen, "la santé mentale reste leur angle mort", précise-t-il. "Les entreprises ont une approche légaliste du sujet. Elles font ce que la loi leur impose. Or il faut aller plus loin". Dans un contexte inflationniste, après les confinements imposés par la crise sanitaire du Covid-19, l’enjeu pour les entreprises est surtout de rattraper leur retard sur leurs objectifs. Quitte à passer à côté des attentes de leurs salariés. Or ces derniers sont en quête de sens.