Baromètre Santé des salariés 2023 : une santé mentale en berne, les femmes en première ligne

30/10/2023

La 14ème édition de notre baromètre « Santé des salariés et qualité de vie au travail »(1) , réalisé par Ipsos, observe de nouveau un état de santé général stable chez les salariés. Cependant, il révèle une réalité plus nuancée.

Extraits : Lire l’article complet ici
(…) La grande majorité des salariés (65 %) déclare être en bonne ou très bonne santé. Ce chiffre, toujours élevé, baisse cependant régulièrement.
Derrière cette tendance, se cachent deux phénomènes principaux : la dégradation de la santé mentale, notamment chez les femmes, et l'augmentation des maladies chroniques dont on peut faire l'hypothèse qu'elles vont continuer à progresser avec le vieillissement de la population active. Ces enjeux sont autant de fragilités qui impactent fortement le travail selon les salariés et pourraient éloigner certains de l'emploi.
À titre d’exemple, 22 % des salariés déclarent souffrir d’une maladie chronique et pour 70 % d’entre eux, cette maladie a des répercussions sur leur travail.

Quelle est la source du « mal-être » ressenti par les salariés ?

(…) Les raisons personnelles sont avant tout liées aux situations familiales (37 %) (parents s’occupant seuls de leurs enfants, salariés s’occupant d’un proche dépendant, décès) et financières compliquées (33 %).

Quant aux motifs professionnels, c’est avant tout l’intensité et le temps de travail (62 %) qui sont mis en avant devant les conflits internes (40 %) : les craintes liées à une surcharge de travail, en raison de sous-effectifs, inquiètent près d’1 salarié sur 2 (46 %).
Ils sont aussi nombreux à déplorer une moins bonne gestion de leur charge et temps de travail : 45 % des salariés déclarent avoir du mal à gérer leurs priorités (+8 points), un score historiquement élevé. Les plus touchés sont les managers (54 %), les cadres (54 %) et les moins de 30 ans (52 %).

Cela peut expliquer en partie l’empiètement déclaré de leur vie professionnelle sur leur sphère privée : 30 % déclarent ainsi travailler de plus en plus souvent chez eux, en plus des horaires de travail (+7 points en 10 ans) et près de 2 salariés sur 5 consultent leurs mails en dehors du travail (+19 points en 10 ans). Dans ce baromètre, ces 2 indicateurs sont ceux qui évoluent le plus depuis 10 ans.

(…) Du côté des femmes, les indicateurs ont tendance à s’affoler(…)  : 44 % des femmes déclarent ainsi avoir une moyenne/mauvaise santé mentale vs 32 % des hommes.
Elles sont particulièrement concernées par :

  • les troubles du sommeil/insomnies (51 % des femmes vs 43 % chez les hommes)
  • la fatigue chronique (46 % vs 36 %)
  • et les troubles anxieux (37 % vs 28 %)

(…) Les problèmes de santé mentale constituent aujourd’hui le premier poste de dépenses de l’Assurance maladie, avec un coût annuel de 23,4 milliards d’euros.

Malgré les attentes des salariés, pour seulement la moitié d’entre eux, le manager s’intéresse à leur santé mentale.

Face à ces différents constats, les entreprises peuvent agir, et les femmes sont particulièrement en attente de solutions de la part de leur employeur.(…)
Elles expriment notamment un intérêt marqué pour les services concernant la santé mentale : 65 % d’entre elles souhaitent bénéficier d'un soutien psychologique en cas de difficultés personnelles ou professionnelles, contre 57 % des hommes (…)
Elles souhaitent également être accompagnées en cas de maladies graves (71 %) et au moment de leur retour au travail après un arrêt maladie (64 %, en hausse de 6 points par rapport à 2022).

Protéger la santé des salariés permet d’entrer dans un cercle vertueux au sein duquel nous avons tous un rôle à jouer.