Une étude menée par le Projet Sens, l’association des dirigeants engagés pour redonner du sens au travail et réalisée avec les managers, salariés et DRH des 10 entreprises participantes, analyse les nouvelles aspirations des Français dans le travail.
En voici quelques extraits :
La porosité de l’entreprise aux interrogations contemporaines en particulier écologiques, la réduction du chômage et la crise sanitaire, ont remis au cœur du débat public la question du travail et permis de découvrir qu’il ne tient plus ses promesses : 29% des Français ne perçoivent ni le sens ni l’utilité de leur emploi.
(…), Plus de 130 dirigeants, cadres, universitaires et salariés ont été consultés :
Le sens qui se diffusait par les institutions manque aujourd’hui aux individus, qui paradoxalement les désertent et ne leur apportent plus leurs suffrages ou engagement bénévole. En réaction, ils demandent de plus en plus à trouver un sens aux activités qui les occupent – en premier lieu à leur activité professionnelle.
Les entreprises ont accompagné ce mouvement par l’idée d’engagement dans le travail. La logique de récompense ne suffit plus et la promesse de bien-être ne convainc pas. Puisqu’on y passe une grande part de nos vies éveillées et qu’on nous demande d’être engagés, il faut que cela ait du sens, disent en substance une part croissante des actifs.
On peut mettre beaucoup de choses derrière la question du sens au travail (...)
Nous la définissons comme l’alignement ressenti entre ce qui se passe dans l’entreprise et ce qui est vécu par le salarié, ce qui passe notamment par un fil conducteur entre les missions, la participation à une transmission et la contribution à quelque chose de plus grand.
La finalité du travail est un premier levier de sens au travail, qui repose notamment sur l’utilité sociale des métiers, sur la capacité de l’entreprise à exprimer sa contribution à des défis qui la dépassent, sans perdre en route les salariés qui comparent les paroles et les actes. L’entreprise et les managers se trouvent astreints à une forme d’exemplarité, qui n’est pas sans difficultés.
Le contenu du travail contribue également au sens, lorsqu’il est clairement établi et permet un juste dosage dans les missions entre un sentiment de maîtrise mais aussi de progrès par l’apprentissage.
Les conditions d’exercice doivent permettre à la personne de se reconnaître à travers son travail, de nouer des liens dans le travail en équipe, avec le produit et le client, alors même que ces liens porteurs de sens, sont aussi des lieux de frictions. Les processus administratifs et de décision contraints – certains process – sont un frein souvent cité.
Le management est un levier, quand il apporte de la reconnaissance et des feedbacks constructifs, qui sont cités comme faisant souvent défaut.
Un besoin accru de présence et de dialogue a également été exprimé ainsi qu’une attention portée au travail réel et aux relations humaines dans les collectifs de travail.
Le sens qu’une personne accorde à son travail dépend aussi de l’importance que son activité revêt aux yeux des autres.
Le management doit être réaffirmé comme compétence et non seulement comme un titre pour progresser dans l’organisation.
Il y a enfin une demande de pouvoir dégager du temps pour réaliser un travail plus poussé ou pour diversifier les formes d’engagement. Le poids de ces aspirations ne doit pas reposer sur les seules épaules du manager : plusieurs témoins soulignent l’importance d’un engagement du gouvernement de l’entreprise.
Pour en savoir plus : https://www.projet-sens.fr/