Extraits de l’article complet disponible sur Xerfi Canal
De plus en plus d’entreprises tombent dans le piège d’une accumulation massive de données, dans l’espoir de mieux analyser, prévoir et décider. Mais il se pourrait bien qu’avec l’irruption de l’intelligence artificielle, ce trop-plein d’analyses et de données va paradoxalement limiter leur réactivité, et affaiblir leur capacité de décision et d’action.
(…) De fait, les entreprises multiplient les outils de reporting, submergeant leurs équipes d’indicateurs au point d’épuiser leur capacité décisionnelle. Avec l’essor de l’intelligence artificielle, cette inflation informationnelle va s’intensifier, accentuant l’infobésité. (…)
Cette dynamique conduit les équipes de direction à passer plus de temps sur les reportings que sur la réflexion stratégique. Une étude récente de McKinsey révèle qu’en France, les cadres consacrent 30 % de leur temps au reporting, contre seulement 15 % aux décisions stratégiques.
Ce constat confirme l'avertissement d'Harari : l'infobésité détourne les entreprises de leurs objectifs essentiels.
Cette quête de quantification et de prédiction excessive mène à une paralysie de l’action, ce qui a un effet contre-productif, et réduit au contraire leur capacité d’anticipation, d’agilité et d’action. (...)
À l’heure de l’intelligence artificielle, on peut ainsi se poser la question : la sobriété informationnelle n’est-elle pas la clé de l’efficacité ?
L’infobésité, loin d’être un atout, peut en effet devenir un poison insidieux qui limite l’intelligence stratégique (…).