Extrait : 
Il y a cependant un envers du décor qui masque des réalités parfois trompeuses. Par exemple, en écartant les charges d’intérêts, l’EBITDA occulte la gestion de la dette, un aspect pourtant crucial de la viabilité à long terme d’une entreprise. De même, en ignorant les impôts, il fait fi des contraintes fiscales. Quant aux amortissements, ils ne sont pas que des chiffres abstraits : ils représentent la dégradation inévitable des actifs physiques et incorporels. Plus grave, il y a le fourre-tout des charges exceptionnelles qui permet subjectivement de mettre à l’écart des incidents de parcours.

En outre, l’EBITDA est susceptible d’être manipulé. En reclassant certaines dépenses ou en étirant les définitions, les entreprises peuvent gonfler artificiellement cet indicateur.
Ce n’est pas pour rien que certains observateurs le surnomment ironiquement "Earnings Before I Trick Dumb Auditors". Traduction en bon français : les bénéfices avant que je ne roule les auditeurs dans la farine.